Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 09:25
Mélanome cutané : la détection précoce est essentielle

Le mélanome cutané est le plus grave des cancers de la peau. Aucune catégorie d’âge n’est épargnée. Il est observé de l’enfance à un âge avancé. Le pic d’incidence se situe entre 50 et 64 ans chez l’homme et entre 15 et 64 ans chez la femme. Une détection précoce offre de meilleures chances de guérison.

Explications du Dr Roselyne Delaveyne, du service évaluation économique et santé publique à la HAS dans l’Actualités & Pratiques de l’HAS n° 49 – Mai 2013. En rappel : l’étude CESAME a mis en évidence un sur risque de mélanome pour les malades de MICI. AAM

Quels sont les acteurs du diagnostic précoce d’un mélanome cutané ?

Pour optimiser la stratégie de diagnostic précoce du mélanome cutané, différents acteurs sont identifiés. Le patient qui consulte son médecin traitant pour une lésion suspecte ou parce qu’il s’identifie comme sujet à risque ; le médecin qui, à l’occasion d’une consultation, détecte une lésion mélanocytaire suspecte ; le dermatologue qui confirme ou non la suspicion de mélanome cutané et pratique l’exérèse complète de la lésion suspecte, le pathologiste qui confirme ou infirme le diagnostic ; tous ces intervenants concourent au diagnostic et à la prise en charge précoce des mélanomes cutanés.

Quel est le rôle du généraliste dans la détection précoce d’un mélanome cutané ?

Il est primordial d’identifier les populations à risque dont les caractéristiques sont connues. Étant donné que les généralistes sont en première ligne dans le parcours de soins et qu’ils ont une patientèle de tous âges, ils sont bien placés pour identifier une lésion mélanocytaire qu'ils suspectent d'être un mélanome cutané chez leurs patients.
L’implication des généralistes dans la coordination avec les dermatologues et dans l’information des populations à risque est essentielle. Cela permet d’intervenir avant la phase d’extension métastasique (sur les formes in situ et les mélanomes cutanés de faible épaisseur).

Le médecin généraliste intervient plus spécifiquement à deux niveaux :

• lorsqu’il identifie un patient à risque et l’informe sur les dangers liés à l’exposition solaire. Il l’incite à mettre en place une surveillance régulière (tous les 6 mois) par un dermatologue et à pratiquer un autoexamen cutané (voir encadré).
• lorsqu’il examine son patient, il peut – en faisant un examen clinique cutané complet – identifier une lésion suspecte et adresser sans délai son patient au dermatologue.
Ces deux niveaux d’intervention ont pour objectif d’améliorer la détection des mélanomes cutanés et de raccourcir le délai de traitement. En effet, les lésions identifiées par les patients eux-mêmes ont tendance à être plus épaisses et le pronostic qui en découle est souvent moins bon.

Quels sont les freins au diagnostic précoce ?

Les freins sont le plus souvent liés au patient qui, ayant une lésion cutanée suspecte (identifiée par lui ou par le médecin traitant), peut être trompé par l’apparente non-évolutivité de cette lésion, ou par l’absence de douleur. La peur du résultat peut aussi retarder une consultation chez le dermatologue.
Les dépassements d’honoraires pratiqués par certains spécialistes et les disparités de répartition territoriale des dermatologues peuvent parfois freiner un certain nombre de patients.

Quelles sont les actions de formation à développer pour les professionnels de santé ?

La formation des généralistes à la sémiologie des mélanomes et à l’identification des patients à risque est essentielle. Les données de la littérature ont révélé que la formation des généralistes améliore leur pertinence diagnostique à condition de la renouveler à intervalle régulier.
Courant 2010, l’Institut national du cancer (Inca) a mis en place un module de formation multimédia de détection précoce des cancers de la peau à destination des professionnels de santé.

Quelles sont les actions d’éducation en santé à entreprendre ?

Les facteurs de risque sont souvent méconnus du grand public. Il est donc primordial d’élaborer des stratégies d’information et d’éducation de la population. Il est essentiel d’informer sur la nocivité des lampes à bronzer et sur les dangers de l’exposition solaire. Il n’a pas été démontré que les produits de protection solaire diminuaient le risque de mélanome. De même il est important d’inciter les patients à risque à l’auto examen cutané et à la recherche de lésions suspectes.

Auto examen des personnes à risque :

Le patient doit être informé de ce qu’il doit rechercher : une lésion mélanocytaire (tache pigmentée) différente des grains de beauté (nævus) ou taches solaires déjà présents sur le corps (le « vilain petit canard »), une lésion cutanée ulcérée qui ne guérit pas, un nævus qui grossit.

L’auto examen peut être réalisé une fois par trimestre. Le patient est debout, complètement nu, dans un endroit bien éclairé.
• Il inspecte l’intégralité de son corps, à l’aide d’un miroir en pied, les bras pendant le long du corps, le dos de la main tourné vers le miroir.
• Il examine chaque profil, les bras levés, les paumes de main tournées vers le miroir.
• Il observe les paumes des mains et des pieds, les ongles et les espaces interdigitaux.
• Il vérifie, avec un miroir à main, l’arrière des jambes, du cou, du dos, des fesses et des organes génitaux.
• Pour l’examen du cuir chevelu, une aide est nécessaire.

Documents sur la détection précoce du mélanome cutané
• « Facteurs de retard au diagnostic du mélanome cutané », rapport d’orientation (juillet 2012).
• « Détection précoce du mélanome cutané », actualisation de la revue de la littérature d’une recommandation en santé publique (juillet 2012).
• Les guides ALD médecin, patients et la liste des actes et prestations sur le mélanome cutané (guides révisés en janvier 2012).



Ces documents sont également disponibles sur le site de l’Institut national du cancer www.e-cancer.fr

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog des amis de l'afa et des MICI
  • : Le blog solidaire des amis de l'association François Aupetit, l'afa, seule association nationale des malades et de leurs proches qui luttent contre les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), maladie de Crohn et recto-colite hémorragique, deux maladies taboues qui touchent désormais 200 000 personnes en France ! Si vous souhaitez contribuer, envoyez vos textes à amisafaMICI@gmail.com
  • Contact

Recherche